Quels sont les dangers de l’amiante ?

fibre amianteL’amiante est sans conteste l’un des sujets de préoccupations majeurs en terme de santé publique et s’avère être un réel danger dans certains secteurs professionnels comme celui de la rénovation. Quels sont les véritables risques pris notamment par les spécialistes en cas d’inhalation au cours d’une opération de désamiantage ou autres ?

Qu’est-ce que l’amiante ?

A l’origine, l’amiante était un matériau apprécié car doté de nombreux atouts dans le domaine de la construction, mais qui s’est révélé en fin de compte hautement toxique. Compte-tenu de la déclaration de nombreux cancers directement liés à son inhalation, il a été décidé de l’interdire en France à partir de 1997. En marge de cette décision, le parc de logement déjà construit se renouvellant très lentement, l’amiante reste toujours présent dans d’innombrables bâtiments construits avant 1997 qui doivent, par conséquent, faire l’objet d’une attention particulière lors d’une rénovation.

Deux groupes minéralogiques d’amiante, les serpentines et les amphiboles, sont ou ont été exploités industriellement et commercialement :

  • Les amphiboles comportent cinq variétés d’amiante : l’anthophyllite, l’amosite, l’actinolite, la trémolite et la crocidolite. Deux ont été très utilisées : l’amosite et la crocidolite
  • Les serpentines ne comportent qu’une variété d’amiante : le chrysotile

Ce sont notamment les fibres de serpentine, caractérisées par leur flexibilité et leur longueur, que l’on va retrouver majoritairement dans le secteur de la construction.

Les personnes les plus touchées par l’amiante / la présence de l’amiante dans les bâtiments en France

renovation salle de bain

Avant son interdiction, l’amiante a été largement employée dans le domaine de la construction. Le danger réside dans le fait que ces bâtiments, du fait de leur vieillissement, de leur utilisation ou dans le cadre de leur rénovation peuvent émettre des fibres d’amiante et exposer leurs occupants comme les personnes environnantes à ces dernières. Pour pallier à cette situation, le repérage des matériaux et des produits susceptibles de contenir de l’amiante est une obligation légale pour tous les bâtiments disposant d’un permis de construire antérieur à 1997. Cette opération de repérage va ainsi évaluer l’état de conservation de l’édifice concerné et déterminer si ce dernier présente un risque de diffusion de fibres d’amiante dans l’air.

La responsabilité de ces repérages incombe aux différents propriétaires publics comme privés des lieux ainsi qu’aux syndicats de copropriétés et aux exploitants des bâtiments en question. Le repérage va attester l’absence ou la présence d’amiante dans tous les matériaux et produits présents. Point important à souligner : l’opération de repérage doit être réalisée par un diagnostiqueur doté d’une certification. Ce professionnel aura ainsi pour mission d’identifier avec certitude l’existence ou non d’amiante sur les lieux et de réaliser une évaluation de l’état général et de conservation des matériaux inspectés. A l’issue de son intervention, le diagnostiqueur établira un rapport officiel détaillé transmis au propriétaire du bâtiment inspecté et contenant ses différentes conclusions.

Ce diagnostic doit être transmis aux intervenants, chargés de la maintenance ou de la rénovation, pour les mesures adéquates puissent être prise pour assurer aussi bien la sécurité des occupants que des travailleurs présents sur place.

Pourquoi l’amiante est nuisible pour la santé ? Pourquoi se protéger ?

Dans la mesure où les fibres d’amiante ont une grande volatilité et une très grande finesse, ces dernières peuvent faire très facilement l’objet d’une inhalation et se retrouver directement et en profondeur dans l’appareil respiratoire. C’est précisément à l’intérieur des poumons que les fibres seront à l’origine de fibroses, également désignées sous le terme d’« amiantose ». L’autre incidence grave sur la santé est l’altération de la muqueuse de la cavité thoracique. Cette maladie désignée sous l’appellation de « fibrose retropéritonéale » est la cause de graves insuffisances rénales. Ces deux conséquences directes après avoir respiré de la poussière d’amiante ont donc en commun d’impacter fortement les capacités respiratoires des victimes et peuvent même entraîner dans les cas les plus graves son décès. Toute personne exposée ( même juste une fois) aux fibres d’amiante court aussi un sérieux risque de développer un cancer du poumon.

Il ne faut pas oublier non plus que l’exposition à l’amiante a de très graves conséquences sur le système immunitaire. De nombreuses études scientifiques ont ainsi clairement démontrées que les fibres d’amiante inhalées entraînent une baisse drastique des fonctions immunitaires, tout particulièrement chez les individus souffrant d’amiantose.

Si la dangerosité de l’amiante pour la santé est incontestable, il est impératif de connaître les situations à risque pour adopter les comportements les mieux adaptés. Toute la difficulté réside dans le fait que la fibre d’amiante est invisible à l’œil nu et indétectable à l’odorat et peut très facilement atteindre les alvéoles pulmonaires, lieu d’échange privilégié entre la circulation sanguine et l’air inspiré. Ainsi, l’exposition à une forte concentration d’amiante, pendant de longues durées ou répétées dans le temps sont des facteurs de risque à ne pas prendre à la légère. Le prendre à la légère serait de la mise en danger direct de la vie d’autrui. Afin d’assurer au mieux la protection des travailleurs amenés à être en contact avec de l’amiante, le Code du travail a fixé des obligations particulières devant systématiquement s’appliquer pour toute opération susceptible d’exposer le travailleur à l’amiante. Parmi ces dernières, deux activités font l’objet de mesures spécifiques. Il s’agit tout d’abord des activités d’encapsulage ainsi que de retrait de matériaux contenant ou susceptibles de contenir de l’amiante. Celles-ci font d’ailleurs l’objet d’une dénomination particulière : les activités de sous-section 3. Les autres opérations concernées sont les interventions sur ou à proximité des matériaux ainsi que sur les appareils présentant un risque de libération de fibres d’amiante. Ces activités sont, quant à celles, désignées sous le terme d’activités de sous-section 4. Le traitement du problème de l’amiante dispose donc d’un cadre réglementaire particulièrement strict qui définit avec précision les mesures de protection à appliquer aux individus ou à des fins environnementales.

Ainsi, conformément au Code de la santé publique et afin de protéger la population locale, une opération de repérage des matériaux susceptibles de contenir de l’amiante sera systématiquement réalisée en amont de chaque chantier de rénovation. En ce qui concerne la préservation des travailleurs évoluant sur le chantier, certaines dispositions comme une évaluation des risques, l’application d’une méthodologie spécifique d’évaluation des niveaux d’empoussièrement ainsi que des mesures à prendre en cas d’intervention sur des objets pouvant contenir de l’amiante (MPCA) seront réalisés préalablement au début du chantier. La protection de l’environnement fait également partie des dispositions légales à appliquer. Celle-ci se concrétise par une définition en amont des différentes modalités d’évacuation et d’élimination des déchets porteurs d’amiante et présents sur le chantier.

Amiante et maladie professionnelle dans le BTP

Certaines professions sont plus particulièrement exposées au danger de l’amiante. Des organismes tels que la ATSDR et l’OSHA ont établi un listing très précis des secteurs concernés. On retrouve notamment dans cette liste le secteur de la construction qui amène ces travailleurs à déplacer des matériaux éventuellement porteurs d’amiante au cours d’opérations de rénovation ou de démolition. Dans le Code du travail, l’amiante est catégorisée comme substance cancérogène avéré pour l’être humain pour ses conséquences sur les poumons, le larynx ou encore la plèvre. Toutes les catégories d’amiante font l’objet de la même dénomination.

Si l’amiante est strictement interdite en France depuis 1997 et depuis 2005 dans toute l’Europe, certains secteurs au premier rang desquels figure celui de la construction continuent d’exposer leurs travailleurs à l’amiante. C’est ainsi le cas pour toutes les opérations de démolition, de désamiantage ou encore de maintenance des bâtiments.

De fait, le lien entre amiante et maladies professionnelles est clairement établi puisque les tableaux de ces dernières (en l’occurrence les numéros 30 et 30 bis pour le régime général) stipulent que tout travailleur ayant contracté, dans le cadre de ses activités professionnelles, un cancer suite à son exposition à de l’amiante est éligible à une indemnisation. Ces dispositions légales prévoient également que toutes les personnes ayant contracté une maladie à cause de l’amiante se voient attribuer un taux d’incapacité permanente et des compensations financières en corrélation avec le préjudice subi.

Parmi les maladies faisant officiellement l’objet d’une reconnaissance par la Sécurité Sociale comme maladies professionnelles directement liées à l’amiante figurent par exemple le mésothéliome ou encore le cancer du poumon à la condition, pour ce dernier, que le déclarant ait fait l’objet d’une exposition à l’amiante pendant une durée minimale de dix années. Il faut aussi savoir qu’en 2001 a été créé un fond spécial appelé le FIVA et dont la finalité est d’indemniser les victimes de l’amiante ainsi que leur famille.

Quelles sont les sources d’exposition à l’amiante ? Le cas du BTP

Le BTP compte la grande majorité des métiers à risque pour l’amiante et implique tous les travailleurs effectuant des interventions au sein de bâtiments dans lesquels de l’amiante a été utilisée pour leur construction. Figurent également les personnels évoluant sur des chantiers de décontamination sur lesquels toutes les mesures de protection n’ont pas été respectées conformément à la réglementation.

Toutefois, l’interdiction officielle de l’amiante et les opérations systématiques de désamiantage des constructions ont permis de diminuer significativement les sources d’exposition potentielles à l’amiante. Cependant, le danger n’en demeure pas autant proscrit avec une exposition persistante pour les professionnels réalisant des travaux de démolition ou de désamiantage. Dans ces cas particuliers et afin de réduire au maximum les risques, chaque opération doit impérativement faire l’objet de repérages préalables et adaptés au chantier. Comme évoqué précédemment, toute opération de réhabilitation ou de démolition de bâtiments contenant de l’amiante expose également la population des environs et ce risque sera décuplé en cas de vent au cours des travaux.

ACORUS Désamiantage

Diagnostic amiante avant travaux : que dit la Loi ?

La prévention du risque amiante constitue une préoccupation majeure pour la protection des professionnels du bâtiment qui sont amenés à travailler sur des chantiers de rénovation ou de réhabilitation.

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Quelle est la durée de validité pour un diagnostic amiante ?

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Interdiction de l’amiante, que dit la Loi ?

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